Les yeux fardés

Littérature esapgnole

Lluis Llach

Ce n’est pas vrai qu’il faut de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre. P. Eluard

Ils sont quatre inséparables (deux garçons et deux filles), nés en 1920, qui traversent les rives de l’enfance dans le quartier populaire d’une Barceloneta aux ruelles bigarrées, aux senteurs maritimes, à la culture ouvrière militante. Après l’âge tendre des premiers émois, les personnalités s’affirment et les destinées s’esquissent. Pour les deux filles, du moins. Les balises de l’avenir se font plus fluctuantes pour les garçons quand ils découvrent la passion qui les unit. Si la proclamation de la République leur ouvre les voies de l’espérance, très vite la guerre civile rebat les cartes et conduit les amis au chaos.
Ode vibrante à Barcelone l’irréductible et à son peuple enivré de rêves libertaires, ce roman trace avec une grande finesse l’expérience guerrière de ces héros sans grade, nimbée de la nostalgie douce-amère des désillusions perdues. Qu’il dénonce les stigmates du franquisme dans les consciences, l’opprobre jeté sur les amours “maudites” ou l’immuable joug des puissants, Lluís Llach nous raconte surtout la résistance à la fois ordinaire et extraordinaire de celles et ceux qui ont continué de vivre, malgré tout, contre tout.

Cela se passait en Catalogne, au siècle dernier. Cela se passe aussi aujourd’hui, dans l’ombre de ce que les images et les mots ne nous disent pas, ne peuvent nous dire, en Syrie, à Gaza ou ailleurs.

Actes Sud
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