Massacre des Innocents

Littérature française

Marc Biancarelli

Face à l’extrême, quand devenons-nous des résistants, et, à l’inverse, qu’est-ce qui fait de nous des êtres déchus ?

En 1629, le Batavia, un trois-mâts hollandais, fait route vers les Indes néerlandaises. A son bord, plus de trois cent personnes. D’innombrables soldats et marins, mais également des hommes et des femmes de toutes conditions, désireux de s’installer dans les colonies.
Le 3 juin, pris dans une tempête, le navire fait naufrage et les survivants parviennent à atteindre l’archipel des Abrolhos de Houtman, au large de l’Australie.
Les conflits qui vont naître tandis que chacun, sur l’île, va tenter de jouer sa carte, et de s’imposer à la communauté, vont aboutir à l’un des massacres les plus marquants du XVIIème siècle.

Cette histoire est au cœur du dernier roman de Marc Biancarelli. On retrouve dans ce roman les thématiques qui irriguent l’œuvre de cet écrivain : l’isolement insulaire et ses effets, parfois dévastateurs, sur une société. La co-existence de groupes qui ne se constituent qu’en réaction, et jamais dans le but de construire quelque chose. Et bien sûr la violence, animale, qui se déchaîne avec jubilation chez certains d’entre nous dès lors que les circonstances y sont propices.

Ce qui frappe à la lecture de Massacre des Innocents, c’est notamment la langue. Dans Orphelins de Dieu, déjà, Biancarelli avait adapté son style, pour coller au plus près à l’ambiance de son western crépusculaire. Ici, sa langue s’enrichit encore. Certaines scènes, par leur densité, riche de mille couleurs et odeurs, évoquent les visions dantesques de certains tableaux de Jérôme Bosch.

Avec Massacre des Innocents, Marc Biancarelli offre un roman d’aventures épique et foisonnant, échevelé et tragique, qui une fois de plus, plonge aux racines du mal. Et qui, une fois de plus, nous renvoie une image de nous qu’on préfèrerait garder enfouie.

Actes Sud
21 €
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